Sismographe

Herbier de passages d’insectes (photographie) et extrait de texte ci-contre

Publication Mauvaises Herbes, Artistes et Associés, 2020

         (...) « S’engouffrer en forêt, c’est désirer, oublier le thermomètre et la boussole, les dogmes, le mètre et le quart d’heure et croire à nouveau dans la proximité démesurée des infiniment grands et petits à la fois, c’est travailler un émerveillement permanent d’imaginaires et de contradiction des possibles, c’est assouvir la multitude de trajectoires, reprendre du poil de la bête qui sommeil, bien trop sage en nous. C’est une suspension horizontale, une pause nécessaire pour oublier le goudron brûlant, les parkings clôturés et les feux rouges tant que l’immensité insoucieuse des sentiers arpentés nous le permet. C’est une fuite solitaire qui tisse des liens toujours plus forts aux rencontres et donc aux autres, sans directions apparentes excepté leurs convergences transversales. Un hors champ parfois obscure et hostile, où se soustraire au regard autant qu’être à vue, exposé au cœur d’un inconnu toujours plus vaste entre cime et terre. Un territoire au cœur des phénomènes, une topographie sensible des remous intérieurs dans un extérieur qui nous dépasse et nous élève. Cette contradiction, c’est la frontière qui est en jeu, c’est le déplacement, la limite inaccessible et franchissable à prendre. Choisir la sortie de route, les sentiers, c’est affirmer l’inversion des périphéries afin de se recentrer hors des villes et des fortifications autoritaires. C’est la promesse des possibles et de l’apprentissage permanent. C’est choisir la voie des ornières, des ondes hertziennes, des fêtes clandestines, des moteurs bruyants, des lampes frontales et des cinémas clandestins, des abris improvisés et des mythologies espiègles, des jeux et des risques, des peurs et des fracas, des feux sous-jacents et des réunions secrètes de druides contemporains. C’est un caractère insulaire à ciel ouvert, une escale nécessaire, une concentration méticuleuse et indéfinie. C’est aussi et surtout le territoire de l’attention _à l’autre, aux autres_ avec l’écoute et le regard que chacun porte, propose et déploie. C’est une articulation de désirs grandissant comme trop rare espace de liberté, c’est vouloir courir à tue tête puis se figer soudainement, danser sans relâche pour ne jamais rentrer chez soi, déclarer sa flamme aux indomptés et écouter les berceuses des arbres grillots. C’est une folie mouvante et douce qui se répand dans les cimes comme la promesse d’un bal, loin de nos rythmes mécaniques et effrénés.

          Choisir la forêt, c’est renouer avec le vertige. »


Escale FM

Émetteur radio FM sur perche, 4 émissions pirates de 30 à 50 min

  • Radio participative, résidence et exposition avec le Collectif Brasier à Chantier Public à Poitiers, mars 2020

images de Louisa Degommier, les émissions, et le projet


Sortie de route (pneu)

Couture de moquette brûlée, 8cm x 50cm x 50cm, 2019


La branche

Trébuchet en pin, 2m x 2,4m x 3,5m

  • Vue d’atelier, 2020

  • Etats des lieux, résidence et exposition collective, commissariat de Mona Convert et Pablo Gosselin, Le Garage, Labastide-Villefranche, 2019

Moteur Action

Vidéo DV, 4/3, 5min, 2018, co-réalisé avec Tao Rousseau, vidéo

  • Exposition Arena, mémoire vive, Galerie du Second Jeudi à Bayonne


    C’est un jeu du chat et de la souris, des souffrances vives et du soulagement ponctuel, de la sensibilité des moteurs et autres mécaniques corporelles. C’est un jeu dangereux issu des pratiques circassiennes, des équili- bristes, à celui qui grimpera le plus haut dans l’arbre, à celui qui se rapprochera le plus près du sentier écrasant, à celui qui sera pendant un instant cascadeur et poète à la fois. C’est une approche concrète du danger, de la confiance naïve d’un chauffeur, du contact au flux, de la décision de ne plus vouloir attacher sa ceinture, plus jamais. Une telle mécanique n’épargne personne car le fond de l’air n’a d’odeur que le gasoil. C’est une pensée qui cahote, qui tousse, qui crachote, qui n’y voit plus rien du tout, qui rend l’équilibre incertain puisque qu’il faut souvent reprendre appuis, séduit par ce manège mécanique sur la crête. Les yeux luttent plissés, les poumons remplis de vitesse oscillent, l’articulation est confiance, immanquable ou fatale.

Moteur. Action.

    C’est un geste, une danse des corps en tension, entretenant une relation particulière à la gravité et aux vents fougueux. C’est un cris aussi, une revendication d’appartenance à une génération crashtest, qui rencontre un monde avec perte et fracas, où la précarisation des désirs et rages s’aiguisent, où le risque de vivre, de rater, de se confronter entre en voie de disparition, où l’individu s’isole. La voltige en bagnole est une réponse politique, un poème gestuel, un tract de folie furieuse qui revendique nos désirs de meute, de lutte, d’air frais fouettant les cheveux. Dans ce monde d’urgence qui est le notre, nous décidons de flotter. D’affronter la chute. De jouer le silence, d’entendre le moteur. Il devient ainsi haut-parleur de notre poésie. Nous affirmons avec ces gestes que le tout sécuritaire sera notre ennemi. Nos mains seront ce qui nous tient. Nos mots seront gasoil de nos moteurs à explosion. Le goudron sera caressé et nos corps prendront le soleil à 70km/h.



Moteur, nite club

Vidéo mapping et peintures en collaboration avec Margaux Duret 3,5m x 5m

  • Exposition Crash Test à Labastide Villefranche, 2017

images de Mona Convert, vidéo de l’installation, 1min 30s

Arena Banco

Spectacles, projections et performances, environ 40min, co-écrit avec Carlos Filipe Cavaleiro, Jeandreï Roumillac, Mathilde Garcia Sanz, Mélanie Yvon, Mona Convert, Pablo Gosselin, Tao Rousseau, Xavi Ambroise, images collectives

  • à Maillères

  • au festival Uzeste Musical / Estejada de las Arts à Uzeste, 2018